Le site de Fontenoy

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L’arrivée des Allemands en 1914
Hélas, cette vie tranquille allait cesser avec le déclenchement de la guerre 14-18, une guerre que Fontenoy vécut en première ligne. Le 2 août 1914, lorsque les cloches sonnèrent et que le maire, M. Firino, annonça la mobilisation, tout le village se rassembla et comprit. Les plus anciens avaient encore en mémoire l’occupation de 1870. Les premiers hommes partirent rejoindre leur unité, tandis que d’autres, comme M. Judas à Port, étaient mobilisés comme garde-voie. Tout au long de ce mois d’août, les nouvelles alarmantes se propagèrent dans le village. Puis, soudain, le 1er septembre, la 1ère armée allemande de Von Kluck entra dans Fontenoy et établit son quartier général au château des Mardansons. Il faisait alors très chaud et les habitants durent déposer devant leurs portes des seaux d’eau pour rafraîchir les hussards et leurs chevaux.
« Ils sont arrivés de Nouvron, raconte Anna Judas qui était alors une petite fille de fermier à Port. ils fouillaient les maisons pour piller. Ils ont tué des vaches pour ne prendre que les meilleurs morceaux de viande et ils laissaient le reste à terre. Ils ont même réquisitionné mon frère et des chevaux ! Quel malheur ! ». Lucien Meunier qui habitait sur la route de l’église vers Nouvron, avait accroché une grande pancarte aux abords de sa maison :
« fièvre aphteuse ». Si bien que les envahisseurs préférèrent ne pas trop s’approcher ! Et, pendant plusieurs jours, les troupes ennemies traversèrent Fontenoy pour se porter sur la Marne, où, repoussés par la contre-offensive française, ils furent contraints à la retraite. Le véritable calvaire de Fontenoy allait alors commencer.

Le passage de l’Aisne
En effet, les Allemands précipitèrent leur repli, pour passer la rivière et faire sauter le pont de Port avant de se poster sur le rebord du plateau. Dans la nuit du samedi 12 septembre au dimanche 13, des éléments de la 126ème brigade donnèrent l’assaut en passant l’Aisne sur des barques près de l’écluse où M. Peuchet leur servit courageusement de guide. Le village fut alors nettoyé et le général de division s’y installa tandis que l’ennemi était repoussé sur le plateau. Aussitôt, le génie construisit un pont de bateaux pour permettre au gros des troupes de franchir la rivière.
Le dimanche 13, dès 10 heures du matin, le 238ème régiment d’infanterie, cantonné à Ambleny, s’élança vers la ferme du Pressoir puis jusqu’au pont provisoire. Hélas, l’ennemi avait pu établir des pièces d’artillerie à la Côte 112, sur une hauteur avancée à la droite de Fontenoy. De là, il balayait la vallée, le verger du pressoir et le découvert à la sortie du pont de bateaux. Malgré des pertes énormes dues aux centaines d’obus qui explosaient à deux mètres du sol pour envoyer une multitude d’éclats meurtriers, les braves Français purent quand même franchir la rivière. Ceux qui eurent de la chance, se retrouvèrent ainsi au château de M. Firino où une ambulance avait été installée pour soigner les blessés. Sous une pluie d’obus, les soldats du 238ème creusèrent des tranchées dans le parc et aménagèrent le mur d’enceinte pour la défense. A 6 heures du soir un obus s’abattit sur le clocher de l’église, tandis que la 27ème compagnie entrait dans Fontenoy avant de grimper par la route du cimetière sur le plateau où l’on se battit à la baïonnette.